Autres pièces remarquées en 2018

 

AUTRES PIECES REMARQUEES
EURODRAM 2018

Au delà des quatre pièces retenues dans son palmarès 2018 et au terme d’un choix très difficile, le comité francophone souhaite également recommander ces pièces que l’ensemble des lecteurs ont vivement appréciées.

 

POINGS
Pauline Peyrade

Date d’écriture : 2015-2016
Editions Solitaires Intempestifs (novembre 2017)
Lecture au Forum des nouvelles écritures dramatiques européennes de Bruxelles
Création programmée au Préau CDR Vire (2018)
Traduction partielle en espagnol (Partie est)

Poings est un polyptique qui raconte un combat pour le ressaisissement de soi après une séparation amoureuse. La pièce travaille les motifs de la rupture et de la désorientation au cœur de la mémoire traumatique à la fois dans le fond et par la forme. Elle se compose de cinq parties, pour cinq moments de l’histoire d’amour, de la rencontre à la séparation, racontés selon le point de vue d’une femme en état de choc qui tente de trouver du sens à son histoire. Afin de rendre sensible sa perte de repères, les parties proposent chacune une forme en rupture avec les autres et sont agencées dans une chronologie bouleversée. En sous-texte, les questions de l’interdépendance, de l’aliénation, de la violence quotidienne et consentie, cet endroit trouble qui unit deux personnes qui s’aiment à couteaux tirés, mais qui s’aiment quand même.

 

TIAMAT
Ian de Toffoli

Année et lieu d’écriture : Luxembourg, 2016-2017
Année et lieu de sa création : Mars 2018, Théâtre du Centaure, Luxembourg
Comités de lecture qui l’ont recommandée : Théâtre du Centaure de Luxembourg, CDN du NEST de Thionville

Sur le seuil d’un bar de quartier, il est là. Il pousse la porte bizarrement attiré par son enseigne – un lézard. Il est le dernier client, demande qu’on lui serve encore un verre. Il dit redouter devoir rentrer chez lui, redouter la question quotidienne de sa femme sur le déroulement de sa journée, car il devrait lui répondre que, aujourd’hui, il a conclu un deal inhabituel. Il dit être avocat d’affaire, appartenir à un autre monde caché derrière les murs des grands cabinets ou des ports francs. Il dit appartenir à cette classe qui s’enrichit malgré la crise, malgré les restrictions, malgré les guerres, alors que le reste de la population s’appauvrit.

 

PUTREFIÉS
Veronika Boutinova

Pièce écrite en 2016 en résidence la villa Marguerite Yourcenar
Bourse conseil général du Nord
Finaliste prix de Guérande 2017

Putréfiés se veut un hommage aux cadavres des migrateurs pourrissant au fond des mers, elle est un mausolée offert à tous ceux qui ont risqué le pire pour tenter une vie meilleure. Putréfiés donne la parole à ces voyageurs invisibles, dont nous ne pouvons que deviner l’agonie, tandis que nos dirigeants se demandent s’ils peuvent les accueillir.
Sous l’égide d’Archimède de Syracuse qui traverse l’espace-temps pour évoquer ses découvertes scientifiques aquatiques, la pièce de Veronika Boutinova est avant tout une fable poétisée, celle de la jeune Magda qui entend par le biais de sa chevelure immense flottant dans la Manche les voix des migrateurs noyés dans les mers européennes. Une voix précisément réclame la jeune bénévole calaisienne, celle d’un homme qui flotte en Méditerranée, qu’elle décide de retrouver. Magda et son frère Baptiste, enfin enclin à l’engagement actif, parviennent à Lesbos, où ils aideront les volontaires à sauver les naufragés ou à réconforter les rescapés. Ils découvriront que la voix du noyé qui hante Magda est celle d’un Syrien mort, flottant au-dessus des corps de sa femme et de sa fillette, soucieux d’être déposé dans le fond de la mer pour les retrouver.

 

NO BORDER
Nadège Prugnard

Pièce écrite entre 2015 et 2017 notamment dans La Jungle de Calais
Résidences d’écritures : Le Channel à Calais, La Comédie de Béthune, La Chartreuse
Publication en cours et négociation avec les éditions Al Dante
Plusieurs lectures publiques et mises en espace à Villeneuve lez- Avignon, Béthune, Montluçon, Clermont-Ferrand, Paris, Marseille ….)
Création en novembre 2018 par la cie HVDZ dirigée par Guy Alloucherie

No Border est un texte inspiré d’un travail d’écriture de terrain que j’ai mené pendant deux ans à arpenter la « Jungle » de Calais à la rencontre des exilé(e)s hommes et femmes qui fuient la guerre et la dictature dans leurs pays et qui espèrent trouver asile en Europe. No Border est un poème ininterrompu, pensé pour 1 ou 15 ou X (acteurs chanteurs danseurs et circassiens), un monologue pluriel et haletant imaginé comme la flamme fragile que se passe de main en main les coureurs de marathon.

 

L’ATOME
JULIEN AVRIL

Pièce écrite à Paris entre 2011 et 2014.
Création à Toulon, novembre 2017
Reprise au Théâtre de Belleville du 6 au 10 décembre 2017
Lauréate de l’aide à la création pour les dramaturgies plurielles d’ARTCENA.

Dans un espace entre bunker, laboratoire et squat d’artistes, quatre personnes se documentent, s’interrogent et représentent les liens entre l’humanité et la radioactivité. Tchernobyl, l’atelier des Curie, le bombardier Enola Gay, le village de Plogoff sont tour à tour leur terrain de jeu et de questionnement. En présentant des documents tels quels ou élaborés de manière poétique et théâtrale, ils invitent le public à entrer en réaction avec cette matière instable, explosive et controversée.

 

BERLIN SEQUENZ
Manuel A Pereira

Editions Espace 34 (2017)
avec le soutien du centre Wallonie-Bruxelles

Jeunes berlinois contestataires, ils refusent de demeurer les spectateurs du monde et mènent des actions solidaires pour devenir les acteurs de sa transformation. Mais chez certains d’entre eux, la révolte pousse à des extrémités que le collectif voudrait éviter. D’un côté ceux qu’on rangerait dans le camp alter-écolo et de l’autre ceux qui sont proches du black block ou du comité invisible français. Opposition entre des « révolutionnaires » pragmatiques et un peu embourgeoisés et Jan plus romantique, théorique et entier jusque dans ses contradictions.

 

UN DEMOCRATE
Julie Timmerman

Ecriture 2015-2017 à Paris
Lectures à la Maison des Métallos en novembre 2015, à Confluences en mars 2016 et au Rond-Point dans le cadre de la Piste d’envol en avril 2016.
Recommandation A Mots Découverts, Comité de lecture du Théâtre du Rond-Point
Création en 2016 au centre culturel Aragon Triolet d’Orly

Eddie vend du savon, des pianos, des cigarettes. Non, il ne vend pas : il fait en sorte que les gens achètent. Eddie est américain, neveu de Freud et inventeur des Relations Publiques – une méthode de manipulation des masses sans précédent. Il fait fortune quand partout c’est la crise, organise des coups d’Etat et conseille les puissants, ses ouvrages inspirent même la propagande nazie… mais Eddie se proclame toujours démocrate. Que reste-t-il de la Démocratie à l’ère du Big Data et de l’hyper-communication ?

 

ARTHUR ET IBRAHIM
Amine Adjina

Texte écrit en 2017
Lauréat de la bourse Beaumarchais – SACD 2017.
Création au Tarmac en janvier 2018 et tournée jusqu’en avril
Editions Actes Sud Papier 2018.

Pour satisfaire aux souffrances et angoisses de son père, persuadé de ne pas être aimé par les français, le jeune Ibrahim arrête de jouer avec son copain Arthur parce qu’il n’est pas arabe. Arthur ne comprend pas cette décision et refuse cet état de fait. Alors, tous deux imaginent une chose folle : la transformation d’Arthur en arabe.

 

GENS DU PAYS
Marc-Antoine Cyr

Pièce écrite en 2016-2017 à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon
Bourse d’écriture du Centre National du Livre en 2016.
Finaliste du prix Laurent Terzieff du Théâtre Lucernaire en 2017.
Lectures publiques par la cie Épaulé-Jeté à l’Espace Renaudie d’Aubervilliers, au Théâtre de la Huchette et au Théâtre Lucernaire à Paris.

Un garçon coincé dans un bureau de police. Retrouvé paumé dans la rue sans papiers, sans argent sur lui. Refusant de jouer le jeu. Ce même garçon dans sa classe. – Son professeur veut qu’il parle de lui, de sa France à lui, de son pays d’origine. Mais lui, il vient du coin de la rue. Refusant de jouer le jeu. Déchiré entre ce qu’il est, ce qu’il voudrait être et ce qu’on voudrait qu’il soit, Martin Martin cherche sa voie.

Assemblée Générale à Lisbonne 2017

L’Hôtel Sana Lisboa se dresse à la manière d’une haute forteresse de luxe non loin de la place Marquis de Pombal. De ma fenêtre au neuvième étage, je regarde pour la dernière fois la ville hérissée de grues et le Tage, enveloppé d’un léger voile de brume, tout au fond du vallon découpé dans les collines de Lisbonne par le quartier de la Baixa. De part et d’autre, sur ses hauteurs, la cité se déploie avec ses beaux immeubles anciens et ses églises baroques, ses quartiers pittoresques… A gauche, en dépit de la distance, on distingue parfaite- ment les remparts du Castelo et les drapeaux qui flottent au dessus de ses créneaux. A leur pied, se situe le Théâtre Taborda qu’on cherche vainement du regard pour un dernier salut.

Trois jours se sont passés depuis notre arrivée pour cette quatrième assemblée du réseau Eurodram et comme les précédentes années, la question demeure de savoir comment les raconter en respectant un minimum la studieuse réalité de nos réunions, tout en se laissant guider par la pénétrante poésie de son lieu de résidence. Et à vrai dire, sous cette lumière matinale, on se sent davantage porté par l’esprit de vagabondage, par le parfum si particulier de la capitale portugaise.

Alors, bien évidemment, on ne pourra pas éviter d’évoquer le quartier d’Alfama et ses venelles en pente rapide, aux pavés si usés qu’ils en précipitent la descente. Un ascenseur public permet de s’épargner cet éventuel périple, lorsqu’au terme d’hasardeuses divagations, on parvient à le repérer, au grand soulagement de ses jambes.

Dans un rapide tour d’horizon des images imposées, on ne ne pourra pas non plus éviter de mentionner les célèbres tramways rouges ou jaunes qui ferraillent dans les ruelles tortueuses, suspendus à leur perche comme de funambules araignées. A chacune de leurs fenêtres, se découpent les visages de visiteurs réjouis dont le parfait alignement évoque malicieusement un théâtre de marionnettes. A leur trafic, s’ajoute celui des taxis noirs et verts et la longue procession des tricycles, homologues lisboetes des touk-touks asiatiques, qui sillonnent en grand nombre le dédale historique des quartiers populaires en quête d’émotions touristiques et de découvertes programmées. Ils longent en silence les façades délabrées de vieilles habitations couvertes d’azuleiros en partie décollés et de balcons en fer forgé qui

commencent à rouiller. Des graffitis et autres tags envahissent ça et là les ruines d’anciennes bâtisses déshabillées de leurs toitures et d’une partie de leurs huisseries.

Pour la mémoire, on évoquera quelques édifices remarquables qu’on ne prendra pas le temps de visiter ou les mosaïques de pavés, sobrement noirs et blancs, qui ornent les trottoirs et les parvis des places et dont le miroitement lustré fait penser qu’il a plu quand la nuit est tombée. Et puis, pour les gourmands, on mentionnera enfin les restaurants de poissons grillés, les iconiques sardines, les morues cuisinées à toutes les sauces du Portugal ou encore les pasteis de natas, ces tartelettes à la crème qui font figure de véritables spécialités pâtissières de la ville. A Lisbonne, c’est acquis, on monte et on descend et on use ses semelles. Mais au terme de sa déambulation une seule question s’impose : comment ne pas aimer Lisbonne ?

La même question se pose concernant le Théâtre Taborda. Comment ne pas aimer ce théâtre incroyable perché sur quatre étages juste avec ses larges baies vitrées qui s’ouvrent, tant au niveau du bar qu’a ceux des salles de réunion, sur un panorama imprévisible de la vieille ville ? Comment, dans le même esprit, ne pas apprécier l’accueil qui nous est fait par Maria et Carolina? Comment ne pas se réjouir de se retrouver une nouvelle fois après Pristina, Sofia et Istambul et de constater que les choses avancent dans la bonne direction ? Que toutes ces énergies patiemment associées sont en train de construire un véritable réseau au dessus des frontières et cela sans moyens ou presque, en dehors de la mainmise des institutions ?

Jeudi 21 septembre

Mais revenons trois jours plus tôt. Tout commence jeudi dernier dans un Aérobus en compagnie de Jeton, le coordinateur du comité albanais. Le hasard a voulu que nous prenions le même avion et l’amitié que nous choisissions de poursuivre le chemin ensemble. Nous sommes donc dans l’Aérobus, la navette aéroportuaire de Lisbonne, et découvrons un paysage urbain moderne qui n’a rien de commun avec les images de la ville précédemment décrites. Il est près de 17h et d’évidence, nous serons en retard à la première réunion de l’AG. Avant de nous y rendre, il nous faut dénicher l’hôtel, régler les formalités hôtelières, déposer nos valises et arrêter un taxi avec l’aide d’un souriant portier. Taxi qui nous emmène dans un labyrinthe de ruelles plus ou moins escarpées et nous dépose, un peu perdus, devant la porte d’un bâtiment qui au premier regard, ne ressemble guère à un théâtre.

La réunion est commencée depuis un bon bout de temps et c’est l’heure de la pose. Laquelle a fait descendre toute l’assemblée de deux étages, au bar. Thé, café, pâtisseries, fauteuils en rotin, terrasse pour les fumeurs et échanges de salutations. Ce plaisir simple des accolades et des sourires de bienvenue. Il y a là Dominique, bien sûr, le coordinateur général, nos hôtesses portugaises Maria et Carolina et les représentants de plusieurs comités que je crains de ne pas pouvoir tous nommer : Wolfgang, Nicole, Henning du comité allemand, Frédéric du comité italien, Hakan notre hôte à Istanbul, Andreas du comité grec, Lilach et Nohar du comité hébreu, Sarah du comité anglais, Gergana et Vasilena du comité bulgare, Amin du comité arabe et Tiana, la nouvelle coordinatrice du comité BCMS… j’en oublie sans doute. Il ne semble manquer qu’Ulrike et Anna qui nous rejoindront plus tard.

La pose étant finie, nous nous retrouvons dans la salle de réunion, pièce vaste et lumineuse, où se poursuit la réunion. L’objectif est de présenter rapidement la dernière sélection de trois pièces effectuée par chaque comité. Chacun dispose de cinq minutes pour s’acquitter de cette tâche qui se double par ailleurs d’un document écrit. Mais le but est également de faire part de sa démarche, de ses éventuels critères de choix et des difficultés de réunir les textes quand ces difficultés se présentent. Alors, il peut se produire que les cinq minutes soient dé- passées ou que des questions émergent… Néanmoins la réunion ne s’éternise pas car le pro- gramme de la soirée impose le respect des horaires.

Il y a tout d’abord un repas de bienvenue organisé au bar sous forme de buffet. Occasion de bavarder avec quelques amis de choses plus ou moins importantes et d’apprécier, plus que nécessaire, le vin blanc portugais, tout en se laissant happer à travers les fenêtres par le panorama urbain où il reste difficile de repérer notre chemin. Cette aimable collation se pour- suit par une lecture publique dans un auditorium à l’étage supérieur. Trois actrices dont Ma- ria proposent de faire entendre Cindirella, une pièce bulgare de Gergana traduite en portugais. L’exercice de l’écoute est assez délicat mais l’énergie des trois lectrices communique une certaine émotion d’autant qu’elles se sont équipées de plusieurs accessoires pour rendre la lecture ludique et que régulièrement, elles se lèvent de leur table pour présenter à l’auditoire des photos de personnalités féminines. La musique de la langue est plaisante à l’oreille. Et à défaut de comprendre réellement quelque chose, on se laisse agréablement séduire, sans ennui ni regret.

Après la lecture, nous attendons un taxi pour rentrer à l’hôtel quand un jeune homme s’adresse à nous en français: « Vous avez compris quelque chose ? » Notre réponse ne le surprend pas et une discussion s’engage. Ce garçon d’origine ukrainienne est étudiant à l’université de Lisbonne où il prépare un master de traduction. Il a vécu de longues années de son enfance en Angola où il a poursuivi ses études au lycée français, d’où sa connaissance des trois langues. Disposant du véhicule paternel, il nous propose aimablement de nous reconduire à l’hôtel. Et il nous offre, pour l’occasion, notre première promenade nocturne à Lisbonne avec l’assistance de son GPS.

Vendredi 22 septembre

Une longue journée de travail nous attend et nous nous sommes levés de bonne heure. Dans la salle de petit déjeuner, au deuxième sous-sol de l’hôtel, les coordinateurs Eurodram se sont répartis autour de deux ou trois tables et les conversations ne sont pas toutes professionnelles. La salle de restaurant envahie de touristes en short et tenues d’été, le ballet incessant des serveurs et les comestibles disponibles dans les vitrines réfrigérées invitent à se ménager un court instant de détente.

Histoire de s’aérer et de bénéficier du paysage urbain, nous décidons avec Frederic de nous rendre au théâtre à pied. Une bonne demie heure de marche en empruntant sur toute sa longueur l’Avenue de la Liberté.

Sur la place des Restauradores, nous retrouvons Henning qui sort d’une station de métro et en sa compagnie, nous rejoignons au jugé une des ruelles en escaliers qui grimpent vers le Castelo. A pied, l’itinéraire me semble beaucoup plus simple que ceux empruntés la veille et qui m’avaient désorienté.

La première rencontre de la matinée, programmée à 10 heures, a lieu dans la même salle de réunion. Il s’agit à présent de parler davantage du fonctionnement de chaque comité, de ce qu’il a pu faire ou non, de ses difficultés diverses, de ses projets, de ses attentes… Inventaire nécessaire qui s’achève par une longue discussion sur les obligations de chacun et sur les possibilités d’entre-aide via le réseau.

Pause déjeuner tardive. Wolfgang a déniché un petit restaurant dans le Barrio Alto, à environ vingt minutes de marche et propose de nous y conduire. Il nous vend si bien son affaire que, Frédéric et moi, sommes tentés de le suivre malgré le peu de temps dont nous disposons. Nous ne le regrettons pas. L’établissement est un de ces bistrots sans prétention gastronomique, fréquentés uniquement par des travailleurs du quartier et la cuisine s’y montre aussi généreuse qu’authentique. Et le rapport qualité-prix est largement indiscutable, tout comme l’est notre dépaysement. L’estomac plein, c’est d’un bon pas que nous remontons jusqu’au théâtre et l’ascenseur public s’avère le bienvenu.

Les échanges se poursuivent durant l’après midi jusqu’à environ 19h car la salle doit être libérée pour une nouvelle lecture publique. Ecourtés, ils n’en sont pas moins productifs et portent principalement sur les moyens de dynamiser et d’étendre le réseau: créer de nouveaux comités, favoriser les échanges et les traductions, concerner davantage les comités en sommeil…

Toutes ces discussions en anglais ont largement entamé ma capacité d’écoute et avec Viviane qui m’attend au bar du théâtre, je décide de m’éclipser pour aller marcher jusqu’au Tage et flâner dans le quartier de la Baixa au risque d’être alpagué par un rabatteur de restaurant. Et c’est effectivement ce qui se produit.

Retour à pied à l’hôtel, dans la nuit tiède de Lisbonne. Sur la place Rossio, un défilé de mode se prépare au bord de la fontaine et de ses belles statues éclairées et Le Roi Lear est à l’affiche du Théâtre National Dona Maria.

Samedi 23 septembre

Au cours d’un bref échange avec Dominique et Ulrike dans un petit bistrot juste en face du théâtre, je les informe de mon intention de ne pas participer à la réunion de la matinée consacrée aux histoires de budget, afin de discuter en tête à tête avec Amin qui semble un peu perdu dans l’organisation de son comité arabe. Amin accepte l’invitation et nous nous retrouvons au bar. Nous essayons de voir ensemble comment je peux l’aider, préciser certains points et même ouvrir des pistes pour essayer de dénicher des textes arabophones. Sa principale difficulté étant liée au fait que nombre des auteurs maghrébins continuent à écrire en français pour s’assurer une plus large écoute et pour déjouer la censure, fréquente dans leur pays. C’est une conversation sereine et franche, soulagée des tensions qui ne manquent pas de s’exprimer lors des échanges collectifs.

Cette fois, la pause du déjeuner est vraiment trop courte pour envisager de redescendre dans notre cantine ouvrière du Barrio Alto et nous sommes nombreux à jeter notre dévolu sur l’établissement le plus proche qui donne dans la cuisine bio internationale. Jus de citron et taboulé chaud, service au ralentis, ambiance confinée et néanmoins détendue. Rien à voir avec l’animation travailleuse de la veille.

La dernière séance de l’après-midi est porte sur l’organisation de la prochaine assemblée générale, laquelle devra se tenir à Tel Aviv à l’invitation de Lillah et du comité hébreu. Avant la tenue d’un débat, en portugais et en anglais, au sujet de la traduction théâtrale, ont lieu les traditionnelles séances de photo sur la terrasse. Et les sourires témoignent de la satis- faction générale et du constat effectué par chacun des progrès du réseau Eurodram.

Petite vadrouille dans le quartier, histoire de collecter quelques images pour alimenter cette chronique. L’air frais de la fin de journée s’écoule sous les arbres qui bordent les hauts murs du château et les terrasses en belvédère profitent des derniers rayons de soleil tandis que toutes les langues se mêlent dans l’ivresse toute relative d’un verre de Vino verde ou d’une bière locale. Tout en bas, sur le Tage, un paquebot de croisière jette un appel de corne de brume pour inviter ses passagers à rejoindre le bord. Une assiette de morue grillée au restau-rant du Chapitô avec panorama romantique et soleil couchant sur le Tage conclue cette échappée touristique.

La journée se poursuit avec la représentation du spectacle Ella diz proposé par le Teatro da garagem. Un dialogue décisif entre une mère et sa fille, dont les surtitres en anglais traduisent l’âpreté et le caractère métaphysique sur fonds de mort maternelle. On pense à Nathalie Sarraute, allez savoir pourquoi. Mais plus souvent à Marguerite Duras en raison de la répétition de la mention « Elle dit » ajoutée aux répliques.

Le retour à l’hôtel se fera de nouveau à pied, en compagnie de Sarah, la coordinatrice anglaise.

Eurodram-Hauptversammlung in Lissabon 2017

Das Hotel Sana Lisboa erhebt sich nicht weit vom Platz Marquis wie eine hohe Luxusfestung . Von meinem Fenster in der neunten Etage schaue ich zum letzten Mal über die Stadt im Stadteil Baixa mit den zahlreichen Baukränen und dem Tejo, über dem am Grunde des Tales, das er in die Hügel Lissabons geschnitten hat, ein leichter Dunstschleier liegt. Beiderseits entfaltet sich auf den Höhen die Stadt mit ihren schönen, alten Wohnhäusern, ihren barocken Kirchen und den pittoresken Stadtvierteln… Links kann man trotz der Entfernung genau die Wehrmauern des Kastells und die über seinen Zinnen wehenden Fahnen erkennen. An seinem Fuße liegt das Theater Taborda, das der Blick vergeblich für einen letzten Gruß sucht.

Drei Tage sind seit unserem Eintreffen zu dieser vierten Hauptversammlung des Eurodram-Netzwerkes vergangen und wie in den Jahren zuvor stellt sich die Frage, wie man von ihnen erzählen soll, wenn man mit einem Mindestmaß an Realismus den fleißigen Ernst unserer Treffen wiedergeben und sich gleichzeitig von der durchdringenden Poesie des Ortes leiten lassen will. Im frühen Morgenlicht fühlt man sich, ehrlich gesagt, eher vom vagabundierenden Geist, vom unverwechselbaren Parfum der portugiesischen Hauptstadt bestimmt. Man kommt also nicht umhin, vom Alfama-Viertel und seinen steil abfallenden Gässchen zu sprechen, vom glattgelaufenen Pflaster, das dem Abstieg Geschwindigkeit verleiht. Ein öffentlicher Fahrstuhl, den man nach zufälligem Herumstreifen endlich entdeckt, kann den langen, gewundenen Aufstiegsweg verkürzen. Die Beine danken es.

Wenn man all die Bilder, die sich einstellen, an sich vorbeiziehen lässt, muss man unbedingt auch von den berühmten roten oder gelben Straßenbahnen sprechen, die wie seiltänzerische Spinnen an ihren Stromabnehmern hängen und sich auf ihren Schienen durch die geschlungenen Gassen mühen. Jedes ihrer Fenster gibt dem frohen Gesicht eines Besuchers einen Rahmen, stellt ihn in perfekter Reihe neben den nächsten und schalkhaft entsteht das Bild eines Marionettentheaters. Das Verkehrsbild bestimmen auch schwarz-grüne Taxis und in langer Prozession Dreiräder, Lissaboner Verwandte der asiatischen Tuk-tuks, die auf der Suche nach touristischen Emotionen und vorprogrammierten Entdeckungen in großer Zahl durch das Labyrint der volkstümlichen Viertel streifen. Still fahren sie an heruntergekommenen Fassaden alter Wohnhäuser vorbei, deren Azuleiros sich zum Teil schon lösen und deren schmiedeeiserne Balkongeländer schon Rost angesetzt haben. Graffitis und Tags machen sich auf dachlosen Ruinen alter Gebäude ohne Türrahmen breit.

In Erinnerung sind aber auch beeindruckende Bauwerke, die zu besichtigen die Zeit fehlt, oder das nüchtern weiß-schwarze Mosaik des Pflasters, das Gehsteige und Plätze schmückt und dessen spiegelnder Glanz bei Einbruch der Nacht den Eindruck erweckt, es hätte geregnet. Für die Liebhaber guter Küche sei auch an die Fischrestaurants erinnert, an gegrillten Fisch, die legendären Sardinen, den mit allen Saucen Portugals marinierten Kabeljau oder an die Pasteis de natas, jene Cremetörtchen, echte Spezialitäten einer jeden Konditorei der Stadt. In Lissabon, das steht fest, steigt man hoch oder man steigt runter und man läuft sich die Sohlen ab. Aber am Ende einer solchen Wanderung drängt sich nur eine Frage auf: Wie sollte man Lissabon nicht lieben?

Dieselbe Frage stellt sich auch für das Theater Taborda. Wie sollte man dieses unglaubliche Theater hoch am Hang nicht lieben, dessen Glasfronten sich über vier Etagen auf den Ebenen der Cafeteria und der Versammlungssäle auf das unerwartete Panorama der Altstadt hin öffnen? Wie nicht den Empfang genießen, den Maria und Carolina uns bereiten? Nach Pristina, Sofia und Istanbul freuen wir uns über das Wiedersehen und darüber, dass die Dinge sich gut entwickeln. Dass die geduldig zusammengeführten Energien (fast) ohne äußere finanzielle Unterstützung und unabhängig von den Institutionen ein wirkliches Netzwerk über die Grenzen hinweg aufbauen.
Donnerstag, 21. September

Gehen wir drei Tage zurück. Alles fängt im Aerobus an, ich treffe Jeton, den Koordinator des albanischen Komitees. Der Zufall wollte, dass wir im selben Flugzeug saßen und die Freundschaft, dass wir den weiteren Weg zusammen zurücklegten. Wir sind also im Aerobus, dem Flughafenshuttle, und entdecken ein modernes Stadtbild, das nichts mit den oben beschriebenen Bildern zu tun hat. Es ist beinahe 17 Uhr und wir werden wohl zu spät beim ersten Treffen der Hauptversammlung eintreffen. Vorher müssen wir ja noch das Hotel ausfindig machen, die Hotelformalitäten erledigen, unsere Koffer abstellen und mit Hilfe eines freundlichen Portiers ein Taxi finden. Dies nimmt uns durch ein mehr oder weniger steiles Straßenlabyrint mit, setzt uns ab und nun stehen wir etwas verloren vor der Tür eines Gebäudes, das auf den ersten Blick nicht wie ein Theater aussieht.

Die Versammlung hat vor geraumer Zeit begonnen und jetzt ist gerade Pause. Deshalb haben sich alle Teilnehmer in die zwei Etagen tiefer gelegene Cafeteria begeben. Tee, Kaffee, Gebäck, Korbsessel, Raucherterrasse und Begrüßungen. Die einfache Freude des Sich-in-den-Arm-Nehmens und des Begrüßungslächelns. Dominique ist natürlich da, der Koordinator des Gesamtnetzwerks, unsere portugiesischen Gastgeberinnen Maria und Caroline und die Vertreter mehrerer Sprachenkomitees, die ich vielleicht nicht alle aufzählen kann: Wolfgang, Nicole und Henning vom deutschsprachigen Komitee, Frédéric vom italienischen, Hakan, unser Gastgeber des letzten Jahres in Istanbul, Lilach und Nohar vom hebräischen Komitee, Sarah vom englischen, Gergana und Vasilena vom bulgarischen, Amin vom arabischen und Tiana, die neue Koordinatorin des BCMS-Komitees… bestimmt habe ich jemanden vergessen. Nur Ulrike und Anna scheinen zu fehlen, sie kommen später.

Nach der Pause wird die Versammlung im großen und hellen Versammlungsraum fortgesetzt. Es geht darum, in knapper Form die in jedem Komitee gewählten drei Stücke des letzten Durchgangs vorzustellen. Jedes Komitee hat dafür fünf Minuten Zeit, es gibt zudem eine schriftliche Zusammenfassung. Auch die Auswahlmethoden sollen beschrieben, die Kriterien und eventuellen Schwierigkeiten erläutert werden. Natürlich reichen manchmal die fünf Minuten nicht oder es kommen auch Fragen auf… Dennoch zieht sich die Versammlung nicht in die Länge, denn das Abendprogramm zwingt zur Einhaltung der Zeiten.

Zunächst erwartet uns ein Willkommensbuffet in der Cafeteria. Hier kann man mit Freunden über mehr oder weniger wichtige Themen plaudern, vielleicht mehr als nötig den portugiesischen Weißwein genießen und sich durch die Fenster vom Stadtpanorama verzaubern lassen, in dem wir trotz Anstrengung unseren Weg hierher nicht sicher ausmachen können. Dann folgt in einem Saal der oberen Etage eine öffentliche Lesung. Drei Schauspielerinnen, darunter Maria, stellen Cindirella vor, ein bulgarisches Stück von Gergana in der portugiesischen Übersetzung. Es fällt nicht leicht, dem fremden Sprachfluss zu folgen, aber die Energie der drei Vorleserinnen vermittelt Emotionen, zumal sie einige Requisiten einsetzen, die der Lesung einen spielerischen Charakter verleihen und auch vom Tisch aufstehen und dem Publikum Fotos von Frauengestalten zeigen. Die Sprachmelodie tut dem Ohr gut. Und obwohl man nicht wirklich etwas versteht, lässt man sich ohne Langeweile oder Bedauern gerne verführen.

Nach der Lektüre warten wir auf ein Taxi, das uns zum Hotel bringen soll, und da spricht uns ein junger Mann auf Französisch an: „Haben Sie etwas verstanden?“ Unsere Antwort überrascht ihn nicht und wir kommen ins Gespräch. Der junge Mann aus der Ukraine bereitet sich an der Lissaboner Universität auf seine Masterprüfung als Übersetzer vor. Lange Jahre seiner Kindheit hat er in Angola verbracht und hat dort dort das französische Gymnasium besucht, daher seine Kenntnis der drei Sprachen. Da er mit dem Auto des Vaters hierhergekommen ist, schlägt er uns freundlich vor, uns zum Hotel zurückzufahren. Und so erleben wir mit Hilfe seines Navis unsere erste nächtliche Spazierfahrt durch Lissabon.

 

Freitag, 22. September

Wir sind früh aufgestanden, uns erwartet ein langer Arbeitstag. Im Frühstücksraum im zweiten Untergeschoss des Hotels haben sich die Eurodram-KoordinatorInnen an zwei oder drei Tischen eingefunden und nicht alle Gespräche sind rein professioneller Art. Der Raum ist überfüllt mit Touristen in Shorts und Sommerkleidung, das ständige Hin und Her der Kellner und das vielfältige Angebot in den gekühlten Vitrinen laden ein, uns einen kurzen Augenblick der Entspannung zu gönnen.

Weil wir ein bisschen Luft schnappen und die Stadt erfahren wollen, beschließen Frédéric und ich, zu Fuß zum Theater zu gehen. Eine gute halbe Stunde Gehzeit, wir gehen die Avenue de la Liberté in ihrer ganzen Länge hinunter.

Auf dem Platz des Restauradores treffen wir Henning und seine Frau, die gerade aus einer Metrostation kommen. Aufs Geratewohl biegen wir in eines der kleinen Treppengässchen, die zum Castelo hochführen. Dieses Mal erscheint mir der Fußweg sehr viel einfacher als der von gestern, bei dem ich ganz die Orientierung verloren hatte.

Das erste Treffen am Morgen um 10 Uhr findet wieder im Raum von gestern statt. Heute geht es darum, wie die einzelnen Komitees arbeiten, was erreicht wurde und was nicht, um unterschiedliche Probleme, um Projekte und Erwartungen. Eine notwendige Bestandsaufnahme. Sie mündet in eine lange Diskussion darüber, was jedes Komitee tun muss und um die Möglichkeiten, sich im Netzwerk gegenseitig zu helfen.

Verspätete Mittagspause. Wolfgang hat ein kleines Restaurant im Barrio Alto ungefähr zwanzig Minuten zu Fuß vom Theater entdeckt und schlägt uns vor, uns hinzuführen. Er erklärt es uns so überzeugend, dass Frédéric und ich Lust haben, mitzugehen, obwohl wir wenig Zeit haben. Wir bedauern es nicht. Die Gaststätte ist eines jener unaufdringlichen Speiselokale, in dem nur Bewohner des Viertels, Arbeiter und Angestellte essen, und das Angebot ist reichhaltig und authentisch. Das Preis-Leistungsverhältnis ist unschlagbar günstig und hier spüren wir wirklich, dass wir in einem anderen Land sind. Mit vollem Bauch marschieren wir zügig zum Theater zurück und dieses Mal ist der öffentliche Aufzug sehr willkommen.

Den ganzen Nachmittag setzen wir den Meinungsaustausch fort, aber wir wissen, dass wir den Raum um 19 Uhr für eine weitere Lesung verlassen müssen. Wir fassen uns kürzer, sind aber nicht weniger produktiv. Es geht hauptsächlich darum, wie wir das Netzwerk effektiver gestalten und ausweiten können: neue Komitees bilden, Austausch und Übersetzungen fördern, sich mehr um die weniger aktiven Komitees kümmern…

Meine Fähigkeit, all den Diskussionen auf Englisch aufmerksam zu folgen, sind jetzt doch stark in Mitleidenschaft gezogen und Viviane, die mich in der Cafeteria am Tresen erwartet, und ich beschließen, den Abend für uns zu nutzen und am Tejo entlangzuspazieren, auch wenn uns dort vielleicht einer der Werber für ein Restaurant abfängt. Und genau dies geschieht auch.

In der milden Nacht Lissabons gehen wir zurück zum Hotel. Auf dem Platz Rossio wird vor der Quelle und den schönen, beleuchteten Satuen eine Modenschau aufgebaut und am Teatro National Dona Maria kündigt ein Plakat die Aufführung von König Lear an.

Samstag, 23. September

Bei einem kurzen Gespräch in einem kleinen Bistrot gegenüber dem Theater sage ich Dominique und Ulrike, dass ich an der Besprechung am Morgen über Finanzangelegenheiten nicht teilnehmen werde, weil ich unter vier Augen mit Amin sprechen möchte, der bei der Organisation seines arabischen Komitees einige Schwierigkeiten bewältigen muss. Amin nimmt die Einladung an und wir treffen uns in der Cafeteria. Wir versuchen herauszufinden, wie ich ihm helfen kann, wie wir in einigen Punkten Klarheit bekommen können und ich sogar versuchen könnte, arabischsprachige Texte zu finden. Die Hauptschwierigkeit liegt darin, dass viele Autoren aus dem Maghreb immer noch in französischer Sprache schreiben um ein größeres Publikum zu erreichen und die Zensur zu umgehen, die in ihren Ländern häufig eine Behinderung darstellt. Unser Gespräch ist offen und heiter, man spürt nicht die Spannungen, die immer wieder bei der generellen Aussprache auftreten.
Dieses Mal ist die Mittagspause wirklich zu kurz, um noch einmal in unserer Arbeiterkantine im Barrio Alto zu Mittag zu essen und viele von uns entscheiden sich für das nächstgelegene Restaurant mit internationaler Bioküche. Zitronensaft und heißes Tabulé, Bedienung in Zeitlupe, etwas zurückhaltende, aber doch entspannte Stimmung. Ganz anders als die geschäftige Belebtheit des Vortages.

Die letzte Arbeitssitzung am Nachmittag befasst sich mit der nächsten Hauptversammlung, die auf Einladung von Lillah und dem hebräischen Komitee in Tel Aviv stattfinden soll. Und dann, vor einem Vortrag auf portugiesisch und englisch über Theaterübersetzung, der traditionelle Fototermin auf der Terrasse. Das Lächeln und die Gesichter spiegeln die allgemeine Zufriedenheit und die Freude der Mitglieder über die Fortschritte des Eurodram-Netzwerkes.

Dann schlendere ich noch einmal durch das Viertel um noch einige Bilder für diese Chronik einzufangen. Die frische Luft des anbrechenden Abends weht unter den Bäumen an den hohen Burgmauern und den Kaffeeaussichtsterrassen in den milden Strahlen der untergehenden Sonne und alle Sprachen vermischen sich in der Trunkenheit entweder eines Vino verde oder einer lokalen Biermarke. Unten auf dem Tejo ertönt das Nebelhorn eines Kreuzfahrtschiffes und ruft seine Passagiere zurück an Bord. Unser kleine Touristenrunde findet ihr Ende vor einem Teller mit gegrilltem Kabeljau bei romatischem Sonnenuntergangspanorama im Restaurant Chapitô.
Der Abend geht weiter mit der Aufführung des Schauspiels Ella diz durch das Teatro da Garagem. Entscheidungsdialoge zwischen Mutter und Tochter. Die Titelüberschriften beschwören eine herb metaphysische Atmosphäre vor dem Hintergrund des Todes der Mutter. Ich weiß nicht warum, aber ich muss an Nathalie Sarraute denken. Eher aber noch an Marguerite Duras wegen der Wiederholung der Einbettung „Sie sagt“ bei jeder Aussage.

Zum Hotel geht es wieder zu Fuß zurück in Begleitung Sarahs, der englischen Koordinatorin.

 

Gilles Boulan

Übersetzung: Wolfgang Barth