AU MILIEU DES NUAGES – AMIR REZA KOOHESTANI

AU MILIEU DES NUAGES

AMIR REZA KOOHESTANI

LA PIECE

  • Titre original : Amid the clouds
  • Langue originelle : farsi
  • Titre français : Au milieu des nuages
  • Traduit par du farsi Tinouche Namzjou (2014)
  • Pièce composée d’une alternance de récits et de dialogues
  • 1 femme, 1 homme, 1 récitant
  • Extrait de 14 pages
  • Pièce écrite en 2004 à l’occasion d’une résidence de l’auteur au Royal Court Theater de Londres
  • Création par le Mehr Theatrical Group de Chiraz au Kustenfestivaldesarts de Bruxelles dans une mise en scène de l’auteur (mai 2005)
  • Première représentation en France au Théâtre de la Bastille en 2005

Résumé

Derrière une fenêtre : le bruit de la mer… Deux Iraniens, Imour et Zina ne se sont pas encore rencontrés. Leur voyage emprunte pourtant la même route. Cette route de l’exil, qui les mènera au bonheur, commence en Iran. L’Iran des montagnes et des nomades. Imour ne connaît pas son père, Zina ne connaît pas le père de l’enfant qu’elle porte, veut mettre son enfant au monde de l’autre côté de la Mer du Nord et y demander asile. Imour, lui, essaie d’oublier les peurs qui le hantent…
Tous deux en exil, ils échouent dans le camp de réfugiés de Sangatte. Jour après jour, le camp avale les réfugiés ; avale ceux qui épuisent leurs dernières forces et, las de résister, impuissants, s’abandonnent aux lourdes vagues.

Note de lecture

Autour du thème des migrants et de leur dangereux périple qui leur fait affronter le risque de voyages en mer sur des embarcations de fortune, la traversée clandestine de frontières escarpées, la défiance des Européens et les sordides camps de réfugiés, l’auteur tisse une histoire mêlée de rêves et d’éléments fantastiques. L’allégorie de la noyade, de la traversée des eaux qui, à la fois, représente la mort (le fleuve des enfers) et a sens de vie (la rivière qui féconde les femmes) s’y exprime en longs récits non distribués (sorte de monologue intime ou de parole des songes) en contrepoint de dialogues très courts, très réalistes où en peu de mots et beaucoup de silence se disent les douleurs de l’exil.

L’AUTEUR

Amir Reza Koohestani est un auteur et metteur en scène iranien.

Né en 1978 à Shiraz, il commence à écrire très jeune en publiant des nouvelles dans les journaux. Attiré par le cinéma, il s’oriente d’abord vers une formation de metteur en scène pour le grand écran avant d’écrire sa première pièce en 1999 Et le jour n’est jamais venu, encore inédite puis Les contes du murmure (2000) remarqué au dix-huitième Festival international de théâtre de Téhéran. Avec sa troisième pièce Dance on glasses (2001) qui tourne durant trois années, il obtient une reconnaissance internationale.

Ses pièces suivantes Récentes Expériences (2003), Au milieu des nuages (2005), Dry blood & fresch végétables (2007), Quartett : a journey north (2007) toutes créées par la compagnie Mehr, sont jouées avec succès en Europe, au Canada et au Moyen Orient. En 2006, il obtient une résidence au Shauspielhaus de Cologne où il écrit et met en scène Einzelzimmer (2006).

En 2009, au Nouveau Théâtre de Besançon, il codirige et coécrit avec le metteur en scène japonais Oriza Hirata et le metteur en scène français Sylvain Maurice le spectacle Des utopies ? destiné à tourner en France et au Japon. De retour à Téhéran après deux années passées à Manchester, il crée Where Were You en January 8th(2009) qui tourne en Europe, au Brésil, au Japon…

Après la création de son adaptation d’Ivanov d’Anton Tchekhov à Tehéran (Meilleur spectacle iranien de l’année) il crée The Fourth Wall adapté de la pièce de Tim Rouch (2012) dans une galerie d’art de Téhéran.

En 2013, il crée Timeloss, commande du Festival actoral de Marseille, présenté dans de nombreux festivals notamment le festival d’Automne au Théâtre de la Bastille à Paris

Egalement réalisateur du film Modest Reception (coécrit par Mani Haghigi) récompensé au festival du film 2012 de Berlin, Amir Reza Koohestani aime à écrire les instants inattendus où le bonheur survient, immédiatement suivis de deuil et de tristesse d’une égale intensité ; ces moments où la vie s’ouvre à nous avant même que l’on sente que l’on peut s’y perdre, comme au milieu des nuages, là où il n’y a ni commencement ni fin.

LE TRADUCTEUR

Tinouche Namzjou est metteur en scène, acteur, réalisateur de documentaires et de fiction, né en Iran en 1974. Diplômé de l’école Supérieure de Réalisation Audiovisuelle à Paris , détenteur d’une 
maîtrise de civilisation et de langues orientales (Paris III Censier).

Réalisateur de nombreuses mises en scène de textes contemporains tant à Paris qu’à Téhéran ou Ispahan : J‘étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce (2002), L’Histoire des ours panda racontée par un saxophoniste qui a une petite amie à Frankfort de Matéi Visniec (2002 Quelqu’un va venir de Jon Fosse (2002)…

Egalement traducteur du français vers le farsi ( Le pays lointain et J’étais dans ma maison..de Lagarce) on lui doit surtout de nombreuses traductions du farsi vers le français: Le Joug et le papillon de Mohammad Charmchir, L’entretien de Mohammad Rahmanian, l’Histoire des Nains et des Géants de Ebrahim Nabavi, Où étais-tu l’hiver 1987 ?  de Mohammad Yahroubi, Les chevaux du ciel tombent en pluie de poussière de Naghmeh Samini…