NN12

N.N. 12

Gracia María Morales Ortiz – Traduction de Alice Bonnefoi

Texte écrit en Espagne en 2008.

Titre original NN 12.

Traduit de l’espagnol en 2017 par Alice Bonnefoi dans le cadre du mémoire de maîtrise “Recherche et traduction. Études hispaniques” à l’Université d’Avignon.

NN 12 a reçu le XVIII SGAE de Teatro 2008 et a été sélectionné en 2015 dans le « Programme d’Internationalisation des Auteurs Dramatiques Espagnols au Brésil » qui a permis la traduction du texte en portugais et sa représentation au Brésil.

 

Résumé

Avec NN 12, nous assistons à un processus d’enquête médico-légale au cours duquel la dépouille d’une femme retrouvée dans une fosse commune est identifiée. L’action se déroule dans un lieu et à une heure indéterminés : il peut s’agir de n’importe quel pays où une situation de guerre ou de dictature a produit ce que nous appelons communément des “disparus”. 

Dans la pièce nous retrouvons quatre personnages : la médecin légiste, qui examine les ossements contenus dans la boîte NN 12 ; NN, la femme morte dont on ne connaît pas l’identité (présence sur scène que les autres personnages ne voient pas et qui nous dévoilera son histoire) ; Esteban, le fils de NN ; ainsi qu’un homme âgé, dont nous ne connaîtrons que progressivement la nature de sa relation avec le passé de NN.

Note de lecture

La pièce s’organise en deux investigations parallèles toutes deux liées à la découverte d’un squelette de femme exhumée d’un charnier après une trentaine d’année. Il s’agit de l’enquête d’une médecin légiste visant à identifier les restes osseux par des méthodes scientifiques, et dans le même temps d’une investigation historique à propos d’arrestation arbitraire et de viol en détention sur fond de politique répressive. Sans qu’elle soit réellement nommée, on pense bien évidemment à la période franquiste dont les exactions peuvent aujourd’hui être dénoncées. La pièce est forte et bien construite avec une réelle maîtrise de la progression dramatique et pose des questions pertinentes sur la capacité d’oubli des bourreaux et sur la douleur des familles des victimes.

L’auteure : Gracia María Morales Ortiz

Gracia María Morales Ortiz est née en 1973 à Motril (Andalousie). 

Études à l’Université de Grenade. Elle est titulaire d’un doctorat en Philologie Hispanique grâce à sa thèse sur Arguedas et Cortázar (Arguedas et Cortázar: dos búsquedas de una identidad latinoamericana). Elle travaille actuellement à l’Université de Grenade en tant qu’enseignante-chercheuse. Ses recherches portent sur la littérature hispano-américaine ainsi que sur la prose et le théâtre hispano-américains du XXème siècle.

En outre, elle a développé un important travail de création et a publié plusieurs livres de poésie et de théâtre pour lesquels elle a remporté de nombreux prix. Elle travaille également comme actrice. 

 

Photo de la création. Gracia Maria Morales Ortiz est la comédienne en blanc 

La mémoire est une constante dans ses œuvres dramatiques, les voix du passé entrent en scène car elles ont besoin de parler. 

En tant que dramaturge, elle a publié une vingtaine de textes et remporté plusieurs prix, tels que le Prix SGAE de Teatro Infantil y Juvenil (De Aventuras, 2010), le Prix Miguel Romero Esteo (Un lugar estratégico, 2004), le Prix Marqués de Bradomín (Quince peldaños, 2000) et le Prix Ciudad de Requena (Formulario quinientos veintidós, 2000). Elle a également remporté le prix de la Meilleure Création Théâtrale lors des IVème Prix Lorca del Teatro Andaluz avec Juan Alberto Salvatierra (La grieta, entre animales salvajes, 2016).

Ses œuvres sont traduites en plusieurs langues et diffusées dans de nombreux pays dans le monde, notamment en Europe et en Amérique latine. Elle fait partie des membres fondateurs de Remiendo Teatro, une compagnie théâtrale créée en avril de l’an 2000 où elle enseigne la « Dramaturgie contemporaine et l’écriture dramatique ».

La traductrice : Alice Bonnefoi 

Alice Bonnefoi est professeure d’espagnol au collège et lycée Marie Rivier de Bourg-Saint-Andéol (France). Elle a validé son mémoire de traduction intitulé La mémoire historique en scène : “N.N. 12” de Gracia María Morales Ortiz, en obtenant les félicitations du jury en octobre 2017 à l’Université d’Avignon.

Alice Bonnefoi fait partie du projet pilote Tr@edition – Theatrad, associé au Département d’Études hispaniques de l’Université d’Avignon (plate-forme numérique destinée à l’édition bilingue de pièces hispaniques contemporaines). 

En plus de N.N. 12, elle a traduit deux œuvres d’Itziar Pascual et Amaranta Osorio : CLIC, cuando todo cambia et Vietato dare da mangiare (Prohibido dar de comer). Elle a également participé à la traduction collective de El triángulo azul de Laila Ripoll et Mariano Llorente et traduit un ouvrage inédit d’Amaranta Osorio intitulé Bonita, lo que no dije.

Elle a travaillé pour les Éditions Yovana pour lesquelles elle a révisé et relu Mécanique d’un homme heureux (traduction de Memorias de un hombre feliz de Darío Jaramillo Agudelo).