Cinglee -Celine Delbecq

CINGLEE

Céline Delbecq

  • Pièce écrite à Bruxelles en 2018
  • Création en octobre 2019, Rideau de Bruxelles
  • Autre création à Port au Prince dans une mise en scène de Michèle Lemoine
  • Editée aux Editions Lansman
  • Bourse d’écriture de la Fédération Wallonie Bruxelles/Chartreuse de Villeneuve lez Avignon Sélectionnée par les comités de lecture du Théâtre du Rond Point à Paris, Troisième Bureau à Grenoble, France Culture, Comité de lecture du Théâtre de Poche de Genève, et remarqué par les Comité de lecture du Tarmac à Paris et les Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre
    Lecture au festival d’Avignon le 13 juillet 2019 dans le cadre des Rencontres d’été
  • Traduit en néerlandais par Griet Rigole
  • Traduit en arménien par Théophana Vardanian, à paraitre aux Editions Ankyunacar
  • En cours de traduction espagnole (Mexique), par Humberto Pérez Mortera
  • Adaptation à l’écran en cours par la réalisatrice Doris Buttignol / production Carole Mangold

Résumé 

Depuis que Marta Mendes est tombée sur un article relatant le « premier meurtre conjugal de l’année 2017 en Belgique », elle passe ses journées à dépouiller les journaux en quête fébrile de ceux qui suivront. Devant la liste qui s’allonge irrémédiablement et dont elle tient le registre jour après jour, devant les boîtes d’archives qui s’empilent, Marta ne voit d’autre choix que d’écrire au Roi Philippe qui, elle en est sûre, saura mettre un terme à cette situation qui la rend malade. OU Marta perd pied ( ?)

« Quand on lit un article, c’est un fait divers. Mais quand on regarde les caisses, c’est un génocide. »

Cette pièce trace le parcours de combattant d’une résistante gagnée par la folie d’un monde qui refuse de voir, de reconnaître et d’agir. Son combat est aussi celui du vocabulaire, des mots utilisés par les médias pour parler de ces féminicides dont on ne dit pas le nom.

Note d’intention

« Savoir » que des faits abominables existent, on le sait, n’est pas la garantie de nos révoltes. En Belgique, une femme est massacrée tous les 8 jours. En France, tous les 3 jours. Et ces crimes continuent à être relégués comme des « faits divers » isolés les uns des autres. Comment comprendre le silence qui entoure les faits glaçants dont nous sommes les témoins ? Qu’est-ce qui nous définit en tant que sujets humains devant le crime ? Notre capacité à se mettre à la place de l’autre peut-elle être le levier de toute humaine révolte ? C’est cette dernière question qui m’a emportée vers l’écriture du spectacle Cinglée.

Celine Delbecq

Issue du Conservatoire Royal de Mons, Céline Delbecq est comédienne, autrice et metteuse en scène. En mars 2009, elle cofonde la Compagnie de la Bête Noire pour laquelle elle écrit et met en scène des pièces de théâtre s’inscrivant dans un contexte social occidental. Depuis 2009, elle a écrit et mis en scène 8 spectacles à partir de la question : qu’est-il nécessaire de dire aujourd’hui ? Titulaire de nombreux prix, éditée chez Lansman, traduite en anglais, espagnol, roumain, ukrainien, Céline Delbecq a reçu des bourses qui lui ont permis des résidences d‘écriture et de création en Belgique, en France et au Canada. Elle a également eu l’opportunité de travailler au Burkina Faso, au Bénin, en Tunisie, à Haïti, au Mexique,… Elle est artiste associée au Théâtre des Ilets/ CDN de Montluçon (France) ainsi qu’au Rideau de Bruxelles. A cheval sur le dos des oiseaux sera le neuvième spectacle de la compagnie (création en avril 2021)

Note de lecture

Comment une femme isolée découvre par hasard un insupportable fait de société (l’homicide conjugal des femmes) dans un pays qu’elle pense tranquille et comment cette découverte influence toute son existence au point de la couper du monde et d’en devenir une préoccupation majeure, une sorte de mission qui lui serait assignée ? La pièce, en une narration d’une grande simplicité formelle mais d’une remarquable efficacité (un véritable art du récit) s’attache au couple formé par cette femme et par son fils désemparé par l’obstination de sa mère. Le texte ne juge pas leur comportement, ne cherche jamais à trancher la question de la santé mentale de Marta (son raisonnement va jusqu’au bout de sa logique même si on peut considérer que son engagement flirte avec l’obsession maniaque) C’est très humain et très sensible, aucune coquetterie d’auteur et rien n’est superflu. De texte en texte, Céline Delbecq construit avec intelligence sa voix.