Good Bye Europa lost words de Davide Carnevali

  

GOOD BYE EUROPA -LOST WORDS

DAVIDE CARNEVALI

 

 

Second volet du diptyque de l’Europe

Drame politico futuriste en 7 tableaux

Titre original Good Bye Europa. Lost words

Pièce écrite en 2014 avec le soutien du Theatertreffen Berlin

Traduite de l’italien par Caroline Michel 2015

Mise en espace à La Mousson d’été en 2015 par Véronique Bellegarde.

 

La pièce

Au début du 21ème siècle, le grand projet d’une Europe unie est sérieusement remis en cause.

La crise économique des dernières années a mis à mal un certain modèle de statut social et le concept même de social-démocratie ; les nationalismes ressurgissent et le sentiment d’appartenance à une communauté est en train de se perdre. Un futur existe-t-il pour l’Union Européenne ? Et si oui, lequel? A quoi se destinent les nouvelles générations ? Quelle société leur souhaitons-nous, et que sommes-nous précisément en train de leur préparer ?

Hommes, femmes, animaux et objets sont les protagonistes de cette œuvre, où le discours perd sa fonction rationnelle et montre, au contraire, son inefficacité à décrire le monde, qui s’ouvre désormais à nos yeux comme une réalité informe. Les êtres humains prennent une dimension objective, les animaux une dimension anthropomorphique, et les objets s’animent ; la nature suit un cours aberrant, au sens étymologique du terme : elle dévie du parcours qu’elle devrait logiquement suivre, elle abandonne le droit chemin et se perd dans le chaos. Dans tout ceci, la composante linguistique joue un rôle fondamental car elle cherche elle-même à fuir cette logique, se réfugiant dans l’imaginaire ou le poétique. Le scénario est apocalyptique et on assiste à l’apocalypse du langage : la révélation de sa propre insuffisance et la manifestation de tout ce que les mots ne peuvent décrire.

Avec ce texte se referme le Diptyque de l’Europe. Sweet Home Europa était un texte sur la naissance de l’Europe. En revisitant les mythes bibliques contenus dans les livres de la Genèse et de l’Exode, ce texte parlait d’immigration et d’émigration, du choc des cultures et de la formation de l’identité, mais surtout de la peur de l’ « autre », de ce que l’on ne connaît pas. Lost Words, à l’inverse, est une œuvre sur le déclin de l’Europe. Elle va puiser dans les Evangiles et l’Apocalypse de Jean un substrat mythologique et une certaine symbolique permettant d’interpréter le lien profond entre un système de marché et une vision bien précise du monde qui se sont imposés de façon hégémonique dans la société occidentale contemporaine. Tous deux basés sur la nécessité d’attribuer une valeur (économique, linguistique) univoque et définissable à tous les éléments, dans un système stable capable d’imposer un ordre à la réalité ; et, pour cette raison même, tous deux incapables de la comprendre dans sa totalité.

Lost Words a été écrit avec le soutien du Theatertreffen Berlin, qui, dans le cadre du 35ème anniversaire du Stückemarkt, en 2013, a proposé aux auteurs invités d’écrire une œuvre courte sur le thème « Décadence et déclin de la civilisation occidentale ».

Davide Carnevali

 

 

Note de lecture

Cette pièce noire et sans compromis dresse un tableau d’un monde en perte totale de repères, désormais privé de toute éthique morale et déontologique. L’ironie violente de ce texte se niche précisément dans le fait que sa teneur surréaliste – dont l’auteur use et abuse pour le bonheur d’une théâtralité sans cesse renouvelée – résonne pourtant à nos oreilles de façon étrangement familière. On reconnaît dans cette folie où les humains ne sont plus présents au monde que pour son aspect économique, où les animaux travaillent et les objets parlent autour d’un verre, où les anges sont attachés en laisse, l’aberrante réalité dans laquelle nos existences tentent de survivre, et de faire survivre le monde ancien – symbolisé ici par le mythe biblique – sur lesquelles elles s’enracinent. En effet, les paroles de l’Apocalypse de Jean s’insinuent ça et là, comme des ruisselets de sang, comme des paroles pleines et fortes, dans la froideur de la langue de bois anglo-saxonne d’un monde politique si obnubilé par son pouvoir et par lui-même, qu’il se réduit désormais à trois êtres humains.

Par ces ruptures stylistiques, de vocabulaire, mais aussi, de langue, d’écriture – à des courtes répliques économiques et utilitaires, viennent subitement se greffer des passages lyriques emprunts de mythe pur – Davide Carnevali place le lecteur et le spectateur dans la folle schizophrénie que propose le monde contemporain, et plus particulièrement, ceux qui le dirigent. Comme dans Variations sur le modèle de Kraepelin, où le texte lui-même était Alzheimer dans sa structure dégénérative, dans Lost Words, l’Apocalypse a lieu dans sa forme et son contenu, et là encore, c’est le langage lui-même qui échoue, qui rend les armes, puisque à la fin, les objets parlants décrètent qu’ils n’ont même pas de bouche, tandis que le texte funèbre final et totalement « déréglé » dans sa forme, dénonce la perte de l’imagination.

Une pièce noire, aux lueurs caravagesques : celle du rire qui éclate au détour d’un Ours qui danse ivre, celle de la tendresse qui sur fond de cruauté et de froideur, s’illumine d’une dimension précieuse, se palpe, se sent, se ressent, et donne envie, plus que jamais, de la préserver comme une espèce menacée.

Caroline Michel

 

L’ auteur

Né à Milan en 1981, Davide Carnevali vit et travaille entre Berlin et Barcelone. Sa recherche se concentre sur des modèles de dramaturgie européenne contemporaine qui rompent avec les principes aristotéliciens de cohérence, linéarité chronologique et relation cause à effet. Parallèlement à son activité universitaire, il est également traducteur du catalan et du castillan. Il dirige également des séminaires d’écriture dramatique et de théorie du théâtre ; en 2012 il a été invité en tant que professeur à l’ Institut Universitaire National de l’Art de Buenos Aires.

Depuis 2013 il fait partie du Comité de Dramaturgie du Teatre Nacional de Catalogne; il est par ailleurs membre du conseil de rédaction de la revue catalane “Pausa” et il écrit pour différentes revues italiennes et latino-américaines sur le théâtre allemand, espagnol, catalan et argentin.

En tant que dramaturge il s’est formé avec Laura Curino en Italie, et avec Carles Batlle à la Sala Beckett et l’Institut del Teatre de Barcelone; il approfondit ensuite ses études en Espagne et en Allemagne avec Martin Crimp, Biljana Srbljanović, José Sanchis Sinisterra, Hans-Thies Lehmann, John von Düffel, Simon Stephens, Martin Heckmanns.

Avec Variations pour le modèle de Kraepelin, il a obtenu en 2009 les prix “Theatertext als Hörspiel” au Theatertreffen de Berlin et “Marisa Fabbri” au Premio Riccione pour le Théâtre, et en 2012 le “Prix des Journées de Lyon des auteurs”(pour le texte original et la traduction française).

Son texte Come fu che in Italia scoppiò la rivoluzione ma nessuno se ne accorse a reçu le “Premio Scintille” du Théâtre d’Asti en 2010 et le « Prix Borrello pour la nouvelle dramaturgie » en 2011.

Sweet Home Europa a été créé en Allemagne en 2012 dans une production de la Schauspielhaus Bochum et en version radiophonique par la Deutschlandradio Kultur. En 2013, il a été intégré parmi les 35 auteurs les plus représentés de l’histoire du Stückemarkt Theatertreffen, qui à cette occasion a commandé et subventionné l’écriture de la seconde partie du diptyque, Lost Words. La même année, son texte Portrait d’une femme arabe qui regarde la mer a reçu en Italie le Premio Riccione 2013.

Ses œuvres sont représentées dans divers festivals et saisons théâtrales internationales. Elles sont traduites en allemand, français, espagnol, catalan, anglais, estonien, polonais, roumain, grec, hongrois.

 

Pièces traduites en français :

Variations sur le modèle de Kraepelin – Editions Actes Sud papiers,

Sweet Home Europa,

Good Bye Europa, Lost words

Portrait d’une femme arabe qui regarde la mer – Editions Actes Sud papiers

L’heure de Religion

 

La traductrice

Caroline Michel est comédienne, assistante à la mise en scène et traductrice d’italien.

Elle se forme en tant que comédienne au conservatoire de Montpellier puis à l’ESAD à Paris. Elle fait ensuite des études de langue et littérature italiennes à Paris III et se spécialise dans la traduction littéraire. En 2001, elle obtient le prix italien Pier Paolo Pasolini pour son mémoire de maîtrise “Pasolini poète, problèmes de traduction”.

Elle traduit des auteurs de théâtre italiens contemporains tels que Pier Paolo Pasolini, Fausto Paravidino, Letizia Russo, Antonio Tarantino, Francesco Silvestri, Angela Dematté, Stefano Massini, Davide Carnevali, Gabriele di Luca… Plusieurs de ses traductions sont publiées chez l’Arche, Actes Sud et aux Solitaires Intempestifs.

A la demande des metteurs en scène Jean Lambert-Wild et Laurent Fréchuret, elle a réalisé de nouvelles traductions d’Orgie et Calderon de P.P.Pasolini.

Elle est membre du comité italien de la Maison Antoine Vitez qui lui a attribué plusieurs bourses de traduction. Par ailleurs, elle travaille régulièrement pour le surtitrage français de spectacles italiens pour le Festival Face à Face et auprès des compagnies de théâtre de Pippo del Bono, Motus, Emma Dante, Lucia Calamaro, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini…

De Davide Carnevali, elle a également traduit Variations pour le modèle de Kraepelin pour lequel elle a obtenu le prix des Journées des auteurs de Lyon pour la traduction, Sweet Home Europa, retenue par le Bureau des lecteurs de la Comédie Française, Portrait d’une femme arabe qui regarde la mer, L’heure de Religion (courte pièce écrite à la demande de la metteur en scène Véronique Bellegarde)

 

Résumé en anglais

GOOD BYE EUROPA – LOST WORDS
DAVIDE CARNEVALI

Futuristic politico drama in 7 scenes
Translated from Italian by Caroline Michel in 2015
Lost Words was written with the support of the Theatertreffen Berlin as part of the Stückemarkt’s 35th anniversary in 2013

A futuristic political drama, inspired by the crisis surrounding the building of the European Union. The play describes a world of unregulated capitalism where everything (including humans, animals and objects) is disposable, merchandisable and therefore exhaustible.  Men and women are no longer distinguished from each other, and they in turn cannot distinguish themselves from animals. Ukrainian bears who dance drunk on tables are liable to be revoked. Obsolescence afflicts humans in the same way as worn out machines and their tired organs are used to make canned food for humanitarian actions.

 

Résumé en allemand

GOOD BYE EUROPA – LOST WORDS
DAVIDE CARNEVALI

Futuristisches politisches Drama in sieben Szenen
Zweiter Teil des Diptychons über Europa
Übersetzung aus dem Italienischen von Caroline Michel 2014
Lost Words wurde mit Unterstützung des Theatertreffens Berlin 2013 verfasst.

Futuristisches Theater über die Abwege der globalisierten Wirtschaft und den Zynismus eines deregulierten Kapitalismus für den alles nutzbar, verwertbar und somit auszubeuten ist. In dieser Welt gibt es keine Unterschiede mehr. Männer und Frauen unterscheiden sich untereinander genauso wenig wie von den Tieren, ukrainische Bären, die betrunken auf den Tischen tanzen, müssen mit der Entlassung rechnen, Menschen und Maschinen veralten gleichermaßen, verdorbene Organe werden zu Lebensmittelkonserven für humanitäre Hilfslieferungen verarbeitet.

 

J’appelle mes frères de Jonas Hassen Khemiri

 

J’APPELLE MES FRERES

JONAS HASSEN KHERIMI

 

Pièce en 11 scènes

Ecrite en 2013 à Stockholm

Titre original : Jag ringer mina bröder

Traduite du suédois Marianne Ségol-Samoy en 2013

Publiée en français par Théâtrales

 

La pièce

Un acte terroriste a eu lieu : une voiture piégée a explosé en plein centre, semant un vent de panique dans la ville. Shavi puis Valeria puis Ahlem puis Tyra téléphonent à Amor pour lui faire des recommandations. Mais lesquelles ? Doit-il faire profil bas afin de ne pas se distinguer des autres ? Doit-il essayer de se fondre dans la masse ? Ou au contraire, vaut-il mieux manifester sa présence et être « visible » ?

Amor évolue dans un paysage menaçant contaminé par la paranoïa tout en essayant d’agir normalement. Mais qu’est-ce qu’un comportement normal ? Comment gérer sa peur et maintenir ses pensées et ses opinions à l’écart des préjugés ? Quelle attitude adopter quand les autres nous regardent d’un œil suspicieux? Qui est un coupable potentiel ? Eux ? Moi ? Nous ?

 

Note de la traductrice

J’appelle mes frères est une pièce jouant avec les préjugés envers les autres et envers nous-mêmes. Ici, comme souvent chez Khemiri, la représentation des immigrés et des étrangers est au cœur de la pièce. Au fur et à mesure que le personnage central évolue dans un paysage urbain, l’arrière-plan politique d’une société se dessine et révèle son racisme et sa peur de l’étranger. Comme vus à travers un kaléidoscope, les personnages changent d’identité, se croisent, se mêlent. La multiplicité des appartenances et des identités culturelles et cultuelles sème bientôt le doute. Les apparences sont toujours trompeuses. Une tâche quotidienne finit en interpellation musclée de la police. Un banal signe de la main se transforme en menace de mort. Un coup de fil devient un message de l’Autre Camp. Je deviens Tu qui devient Nous.

L’auteur nous embarque dans un univers singulier et claustrophobe où un personnage est happé par la suspicion ambiante. Une guerre a été déclarée. Mais pas comme nous l’entendons. Ici, la guerre s’est introduite dans la tête des gens et s’exprime sous forme de peur. Et lorsque cette peur s’est installée, les avions deviennent des missiles, les sacs à dos deviennent des bombes et tous les barbus deviennent des ennemis potentiels.

Jonas Hassen Khemiri écrit dans une langue originale et nuancée « faite maison ». Son suédois délibérément approximatif s’inspire du langage des banlieues, de l’arabe et des jeux de mots. Le résultat est une langue pluriculturelle à la fois drôle, poétique et métaphorique. La langue et les scènes courtes imposent un rythme soutenu aux 4 comédiens qui interprètent les 13 personnages. Ceux-ci se dédoublent, changent d’identité, brisant la linéarité et l’espace-temps et installant une réalité imaginaire. Progressivement, la comédie devient plus grinçante. Les clichés et les malentendus autour de l’Autre laissent place à la réalité et à la solitude de l’être humain. Et si l’autre, c’était moi ?

Marianne Segol

 

L’auteur

Né en 1978 à Stockholm d’un père tunisien et d’une mère suédoise, Jonas Hassen Khemiri est considéré comme l’un des auteurs suédois les plus importants de sa génération.

En 2003, à seulement 25 ans, il obtient une notoriété considérable avec la publication de son premier roman, Ett öga rött (Un rouge œil), qui a été un best-seller en Suède. Son deuxième roman qui s’est également vendu à plus de 200 000 exemplaires, Montecore – en unik tiger (Montecore – Un tigre unique, publié en France au Serpent à Plumes), lui a valu plusieurs récompenses. En 2012 paraît son troisième roman, Jag ringer mina bröder (J’appelle mes frères, à paraître en France chez Actes Sud en 2014), qu’il a aussitôt adapté pour la scène.

Sa première pièce de théâtre, Invasion !, a été jouée à guichets fermés de mars 2006 à janvier 2008. Elle a été montée en 2010 en France au Théâtre Nanterre-Amandiers dans une mise en scène de Michel Didym. En octobre 2009, Vi som är hundra (Nous qui sommes cent) a été montée au Théâtre national de Göteborg. En France, elle a été mise en espace par Mikael Serre en décembre 2011 à la Comédie de Reims et montée par Édouard Signolet en décembre 2012 à Théâtre Ouvert. En 2015, elle a été mise en scène par le collectif Fluorescence au Théâtre National de Belgique. Jag ringer mina bröder (J’appelle mes frères) a été créée en janvier 2013 au Théâtre national de Malmö et a été sélectionnée à la Biennale de théâtre en Suède en mai 2013. En France, elle a été mise en scène en 2014 par Melany Charvy, compagnie Les Entichés. En Belgique, elle a été mise en scène en 2015 par Rachid Benbouchta à l’Espace Magh. En 2017, la pièce sera mise en scène par Noémie Rosenblatt à la Comédie de Béthune.

Jonas Hassen Khemiri a reçu de nombreux prix dont en 2011 la bourse Henning Mankell en Suède et le OBIE Award aux États-Unis. Ses romans sont traduits en français, en allemand, en danois, en norvégien, en finnois, en néerlandais, en hongrois, en italien, en russe et en anglais, et ses pièces ont été jouées en France, en Allemagne, en Norvège, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

En 2015 il a reçu le prix August (équivalant du prix Goncourt en Suède) pour son roman Allt Jag inte minns (Tout ce dont je ne me souviens pas), à paraître prochainement chez Actes Sud.

L’œuvre dramatique de Jonas Hassen Khemiri est gérée par l’agence Althéa.

 

Oeuvres théâtrales traduites en français

Invasion !- Editions Théâtrales

J’appelle mes frères – Editions Théâtrales

Nous qui sommes cent – Editions Théâtrales

L’Apathie pour débutants – Editions Théâtrales

(Presque égal à )- Editions Théâtrales

 

La traductrice

Marianne Ségol-Samoy est née en Normandie en 1972. Elle a une double maîtrise de français langue étrangère et de lettres scandinaves. Après plusieurs années passées sur scène en tant que comédienne, elle se lance dans la traduction de pièces de théâtre et de littérature suédoises.

Elle a traduit une trentaine de pièces dont une dizaine pour le jeune public et une trentaine de romans dont une dizaine pour la jeunesse. Elle traduit des auteurs de théâtre comme Sara Stridsberg, Jonas Hassen Khemiri, Suzanne Osten, Rasmus Lindberg, Malin Axelsson… et des auteurs de roman comme Henning Mankell, Per Olov Enquist, Katarina Mazetti, Astrid Lindgren, Per Nilsson, Johanna Thydell. Depuis 2013, elle coordonne le comité nordique de la Maison Antoine Vitez. Cofondatrice de LABO/07, réseau d’écritures théâtrales internationales d’aujourd’hui, elle a dirigé l’édition le numéro 10 des Cahiers de la Maison Antoine Vitez avec Karin Serres.

 

Résumé en anglais

I CALL MY BROTHERS
JONAS HASSEN KHERIMI
Written in 2013 in Stockholm
Original title: Jag ringer mina bröder
Translated from Swedish Marianne Ségol-Samoy in 2013
Published in French by Théâtrales

There was a car bomb attack in the city centre and the whole Muslim community immediately became alarmed. Amor, a member the Tunisian community, is an integrated immigrant who just wants to live peacefully without money problems. But on the day in question, he promised his cousin to exchange a drill bit in a store near the place of the attack. But negative rumours as well as the mistrust of others brand him as guilty in their eyes. But guilty of what ?
A very impressionistic play about the discomfort of the Muslim community in Sweden.

 

Résumé en allemand

ICH RUFE MEINE BRÜDER
JONAS HASSEN KHEMIRI

2012 in Schweden verfasstes Stück

Originaltitel: Jag ringer mina bröder

Übersetzung aus dem Schwedischen von Marianne Segol 2013

Ein Attentat mit einem sprengstoffbeladenen Auto mitten in der Innenstadt versetzt unverzüglich die islamische Gemeinde in Aufregung. Amor ist ein integrierter Immigrant tunesischer Herkunft, der einfach sein gesichertes Leben als junger leitender Angestellter leben will. Aber er hat seiner Cousine versprochen, an diesem Tag in einem Geschäft in der Nähe des Attentatsortes den Bohrer einer Bohrmaschine umzutauschen. Gerüchte und der Blick der anderen machen ihn zum Schuldigen, aber zu Schuldigen wofür? Zudem klingelt ständig sein Telefon… Ein sehr impressionistisches Stück über das Unbehagen der muslimischen Gemeinde in Schweden, wo der Rassismus eine bedrohliche Dimension annimmt.

Notre Classe de TADEUSZ SLOBODZIANEK

 

NOTRE CLASSE

TADEUSZ SLOBODZIANEK

 

Pièce en 14 leçons

Titre original Naska Klasa

Traduit du polonais par Cecile Bocianowski en 2015

Editée en français aux Editions de l’Amandier 2012

Mise en espace à la Mousson d’été

En 2010, la pièce a reçu le prix littéraire le plus prestigieux en Pologne.

Traduite en plusieurs langues, elle a été montée à Londres, Rome, Barcelone, Toronto, Philadelphie, Tokyo, Tel Aviv et New York

En France, la pièce a été crée récemment par la Cie Retour d’Ulysse dans une mise en scéne de Justine Wojtyniak. Une serie de représentations est prévue au Théâtre de l’Epée de Bois à Vincennes en avril et mai 2017

 

La piece

Une histoire en quatorze leçons qui relate la vie de dix camarades de classe, juifs et catholiques, des bancs de l’école à nos jours. Ils grandissent et entrent dans la vie adulte ensemble, devenant les acteurs et témoins des événements traumatisants de l’histoire européenne du xxe siècle.

Notre Classe s’inspire de ce dont les Polonais n’ont commencé à parler que depuis peu : les pogroms, et notamment celui du village polonais de Jedwabne qui a vu ses habitants juifs massacrés par leurs voisins en 1941. Comment la religion ou l’idéologie deviennent-elles plus importantes que l’amitié ? En dialogue discret avec Kantor, Tadeusz Słobodzianek ne cherche pas à résoudre la question de la responsabilité : « Je ne crois ni au bien ni au mal. Je pose la question de la nature d’un monde où le mal est inséparable du bien et inversement. Ce n’est pas une pièce sur les Juifs et les Polonais. C’est une pièce sur les différents destins des Polonais face au tragique de l’histoire. »

 

L’auteur

Tadeusz Slobodzianek est né en Pologne en 1955. Auteur, dramaturge, critique théâtral et directeur de théâtre à Varsovie (Teatr Dramatyczny). Il a fondé le théâtre anthropologique Wierszalin basé dans un village à l’est de la Pologne, près de la frontière biélorusse où il cherchait à explorer le mythe, la tradition et le folklore de la région. En 2003, il crée l’école de l’écriture dramaturgique Laboratoire du Drame, qui forme les auteurs du théâtre et réalise scéniquement leurs textes. Il a obtenu de nombreux prix en Pologne pour ses pièces et mises en scène et était lauréat de Fringe Firste à Festival d’Edinbourg..

 

La traductrice

Cécile Bocianowski est traductrice du polonais et enseignante. Diplômée de la Sorbonne et de l’Université de Varsovie, elle est assistance de polonais à l’Université Libre de Bruxelles et vient de soutenir une thèse de littérature comparée sur le grotesque dans le théâtre européen au XXème siècle. Elle a entre autres traduit des pièces de Tadeusz Slobodzianek, Michal Walczak, Artur Grabowski, et corédigé une édition bilingue de La Morale de Mme Dulska, un classique du théâtre naturaliste polonais. Elle prépare actuellement la publication d’une seconde édition bilingue avec une pièce du romantique polonais Slowacki.

 

Résumé en anglais

OUR CLASS
TADEUSZ SLOBODZIANEK

Original title Naska Klasa
Translated from Polish by Cecile Bocianowski in 2015
Published in French by Editions de l’Amandier 2012
Translated into several languages, it was produced in London, Rome, Barcelona, ​​Toronto, Philadelphia, Tokyo, Tel Aviv and New York
In France, the piece was recently created by the Cie Retour d’Ulysse in a directing of Justine Wojtyniak.

A story in fourteen lessons that tells the story of ten classmates since the years before the war until the present day. Jews and Catholics were together in the same class in this Polish village before the war. The Russian and the German invasions turn them into enemies. They grow up and enter adult life together, becoming players in, and witnesses to, the traumatic events of European history in the twentieth century.

 

Résumé en allemand

UNSERE KLASSE
TADEUSZ SLOBODZIANEK

Originaltitel: Naska Klasa

Übersetzung aus dem Polnischen von Cecile Bocianowski 2015

Das Stück wurde in verschiedene Sprachen übersetzt und in London, Barcelona, Toronto, Philadelphia, Tokio, Tel Aviv und New York aufgeführt.

Auf Französisch veröffentlicht durch die Editions de l‘Amandier 2012.

Eine Geschichte in vierzehn Lektionen. Juden und Katholiken besuchen dieselbe Schulklasse in einem polnischen Dorf vor dem Zweiten Weltkrieg. Der Einmarsch der Russen und der Deutschen lassen sie zu Feinden werden. Sie wachsen gleichzeitig zu Erwachsenen heran und werden Täter und Zeugen der wichtigsten dramatischen Ereignisse der europäischen Geschichte des 20. Jahrhunderts.